C’est avec plaisir que je vous retrouve pour ce cinquième épisode du feuilleton présidentiel, premier à être publié suite à l’annonce officielle des candidats ayant eu leurs parrainages. Comme on peut le voir, l’exécutif en place se sent presque gêné que l’épisode démocratique majeur ait lieu dans 3 semaines.
Mince, on avait oublié que tous les 5 ans les Français ont le droit de décider entre quelles mains ils mettront leur destin. Cela débouche par une grande comédie du semblant, avec le refus de tous les débats proposés, avec l’annonce de candidature à la dernière minute possible, les réponses aux interviews en tant que président mais sans réellement parler de la campagne elle-même… Bref, dans la tête de l’exécutif, c’est « vite vite vite qu’on en finisse ». Le seul moyen d’avoir le droit à une vraie campagne électorale serait un premier tour aux résultats surprenants, et pas aussi bons que prévu pour celui qui « emmerde » une partie des Français. Là, il se sentirait plus concerné, et j’espère que ce sera le cas afin d’avertir les prochains présidents qu’une réélection n’est pas une formalité et qu’on a le droit au respect démocratique.
Pour rappel, le feuilleton présidentiel a pour objectif de décortiquer le programme de chaque candidat et de lui attribuer une note finale. Le format tente de rester le plus concis possible, avec pour l’espoir que toutes et tous puissent se faire une opinion sur les candidats facilement. Ces analyses me sont naturellement propres, et n’étant pas candidat, mon objectif est davantage de lancer des pistes de réflexion à travers mes commentaires, que de convaincre.
Cela étant dit, et quel que soit votre choix final, je vous engage vivement à vous rendre aux urnes le 10 avril !

C’est à travers 3 thématiques « urgentes » que le conseiller métropolitain de Bordeaux Métropole, âgé de 55 ans, présente son programme présidentiel (source : ici).

Evidemment, le terme d’expropriation me paraît toujours très problématique dans un programme. Je rappelle que le droit à la propriété est consacré à l’article 2 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 comme ceci : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression. ».
Ensuite, je remarque que c’est Philippe Poutou et le NPA qui décident ce qui est utile ou non. Donc fin des publicités (les créateurs d’entreprises qui cherchent à se faire connaître seront contents), fin de la production de l’armement (que les Allemands reviennent à Paris, ce sera encore plus facile qu’en 1940). Et puis le « etc » qui laisse présager une liste selon l’humeur du jour. Peut-être la production de brosses à dents ? Puisque le communiste Mao Zedong n’en utilisait pas, faisant subir un vrai calvaire à ses visiteurs pour ne pas ressembler aux « capitalistes ».

Dans cette masse de mesures communistes assez absurdes à mon sens, et qui veulent se mêler de tout, interdire tout, nationaliser tout, je ne retiens que la proposition qui consiste à « En finir avec l’élevage industriel, maltraitant pour les animaux ». Il aurait été mieux de dire concrètement comment le faire, mais c’est déjà un bon point…

Concernant l’hystérie générale sur les hôpitaux suite au coronavirus, il serait bon de prendre du recul en lisant cet article de l’IREF qui est un think-tank intéressant sur la dénonciation de l’union européenne et de ses stupidités, mais aussi sur ce sujet de santé. L’article est à lire ici. Pour celles et ceux qui souhaiteraient avoir un élément-clé pour se décider à le lire, sachez ceci : « Un simple chiffre : près de 34 % des employés des hôpitaux français n’ont aucune tâche médicale, soit 54 % de plus qu’en Allemagne ! ». Donc pendant que des soignants souffrent avec un chrono plus que serré, d’autres sont là… Sans être vraiment là.

En finir avec les brevets serait un réel vol et un crime contre la science et la recherche. Oui, lorsqu’il y a un problème, il y a toujours un professionnel qui en vit. Par exemple, le médecin lorsque vous êtes malade, ou le garagiste lorsque votre voiture ne démarre plus. Doit-on les réquisitionner ? Les nationaliser ? Les mettre au SMIC ? Donc oui, les chercheurs de tous les milieux scientifiques gagnent de l’argent sur une découverte ou une création, mais ils permettent que nous soyons en 2022 avec des ordinateurs, des médicaments, des réseaux… Bref, que nous soyons évolués (ce que détestent les communistes qui veulent un humain à l’état primitif et obéissant).

Travailler que 4 jours dans la semaine, viser les 28H hebdos tout en ayant minimum 1800 euros net… Rasons gratis, mais avec quel argent ? Sachant que les 35H aujourd’hui sont déjà une légende, puisque dans les faits nous sommes en moyenne au-dessus de 35H, et c’est un journal de gauche qui le dit ici.

Je suis contre la suppression de la TVA, mais il est vrai qu’elle est trop haute et que pour des produits de première nécessité, c’est assez scandaleux de payer une taxe. Donc favorable à la suppression de la TVA des produits de première nécessité, avec une publicité intensive (la même que Poutou veut supprimer) afin que les consommateurs se rendent compte si leur supermarché ou leur hypermarché a baissé les prix concernés et qu’ils puissent agir en conséquence. En effet, dans le système de liberté économique, le client est vraiment roi et il décide si votre commerce mérite attention ou non.

Là encore Philippe Poutou a tout faux. Ce n’est pas en donnant un salaire aux jeunes ou en augmentant les allocations chômages que l’on va s’en sortir. Encore une fois, ce n’est ni viable financièrement à long terme ni productif. Libérer l’économie pour permettre de créer des emplois, augmenter les bourses pour que nos étudiantes et étudiants soient formés correctement, permettre aux salariés de choisir quelle cotisation ils souhaitent tout comme ils choisissent déjà leur assurance auto. C’est cela, la bonne voie. Il ne faut pas chercher à trouver des réponses aux conséquences, mais aux causes…

Catastrophique…
Bon, il serait ridicule de continuer page après page pour répéter la même chose. Le programme tournant toujours aux mêmes réponses simples pour tous les problèmes, c’est-à-dire de nationaliser, d’exproprier ou d’augmenter financièrement. Je ne parle même pas de la volonté de désarmer la police (page 21) ni de la « généralisation des alternatives à la prison » (même page). Si vous voulez savoir comment un candidat peut se présenter en étant une bonne plaisanterie à lui tout seul, je vous invite à lire la suite grâce au lien communiqué plus haut.
Le communisme, c’est toujours le même refrain. Jouer sur la passion des gens, jouer sur leur colère et leur émotion pour proposer pire. Proposer un humain qui n’aurait pas envie de réussir, proposer un humain qui ne soit pas dans la remise en question de l’Etat et de son suprême leader. Vouloir le paradis terrestre et interdire la religion qui promet, elle, le paradis au ciel pour les meilleurs d’entre nous… Bref, rien de politiquement sérieux dans ce programme, mais seulement du baratin que n’importe qui pourrait inventer autour d’un verre.
Je pense donc que la note la plus appropriée est : 0.5 / 10.
Il ne suffit pas de mettre une casquette délavée sur son affiche pour être du peuple, car le peuple mérite d’être respecté pendant que Poutou le caricature grossièrement et très maladroitement. Il serait temps de sortir de l’adolescence et de devenir adulte. Surtout que ce candidat vit de la politique et de ses indemnités d’élu local (1300 euros par mois, alors que beaucoup d’élus municipaux ne gagnent pas un rond), et est candidat pour la troisième fois à la présidentielle, ce qui lui permet d’être financé par l’Etat à hauteur de 153.000 euros pour produire de la publicité alors qu’il propose de supprimer sa production, et de faire son petit tour de France en commençant ses meetings par « salut tout le monde ». Tout cela est très cohérent. Quand on pense que Bayrou a préféré l’aider lui plutôt qu’Asselineau pour les parrainages…
Pour le prolétaire révolutionnaire qu’il se prétend être, ça ne manque pas de sel d’être aidé et financé par le système !