
Un tel titre pourrait paraître provocateur. Comment, alors qu’un million d’emplois sont à pouvoir, pourrait-on se réjouir qu’un demi-million de salariés en CDI démissionnent au même moment ? Est-ce raisonnable ?
A dire vrai, oui. En effet, ce grand mouvement prouve une chose : ce n’est pas l’Etat qui pourra garantir le bien-être des salariés (cadres ou non), mais bien… Les salariés eux-mêmes.
Pendant des années, les gouvernements successifs ont cherché à noyer d’impôts et de taxes les entreprises, de la même façon qu’ils ont assommé les ménages de toutes les catégories sociales. Et par une manœuvre très habile, l’étatisme omnipotent – accompagné des socialo-communistes – a passé son temps à monter les classes les unes contre les autres. Chaque catégorie sociale était appelée à détester une autre catégorie pour oublier un responsable pourtant visible clairement… L’Etat omnipotent. L’Etat qui harcèle fiscalement, l’Etat qui passe des semaines à vouloir virer du territoire un prédicateur qui ne cesse de clamer l’amour de la France et le respect des musulmans envers les non-musulmans. Mais aussi, l’Etat qui centralise tout et qui veut nier la richesse de nos territoires en hissant Paris au cœur de toutes les décisions. Et voici que la France dit non, et de manière très subtile à son tour. Attention, il ne s’agit pas de s’en prendre à l’Etat en lui-même, qui est nécessaire et même vital, mais bien de dénoncer la forme invasive qu’il prend en délaissant les affaires régaliennes pour gérer ce qu’il ne devrait pas, ou presque pas.
Non, chers gouvernants, n’essayez pas de nous pondre d’énièmes lois inutiles, il y en a déjà bien trop. Non, n’essayez pas de taxer les « méchants patrons », cela ne nous rapporte que plus de stress et de pression de leur part. Cette grande démission est en réalité une façon de dire qu’à partir d’aujourd’hui, les individus peuvent peser de manière autonome sans un Etat qui règle tout. Une façon de dire que les patrons doivent faire un effort pour le bien-être des salariés (comme c’est déjà le cas dans beaucoup d’entreprises), mais que l’Etat doit lui aussi faire des concessions. Ces concessions prioritaires sont celles que je répète depuis des années, à savoir instaurer le salaire plein à tous les travailleurs (salaire brut + charges diverses) afin qu’ils choisissent par eux-mêmes leurs cotisations comme ils le font déjà pour leurs assurances habitation ou complémentaire. Cette seule et unique mesure représenterait déjà à elle seule un grand bol d’air frais, les citoyens se sentant plus responsabilisés et moins spoliés.
J’espère que cette vague continuera afin que l’on puisse prouver que l’Etat n’a pas à être un pompier pyromane, mais qu’il se doit avant tout d’être le garant de notre sécurité et de nos libertés fondamentales. Pour le reste, nous avons le pouvoir de faire changer les choses, et de manière tout à fait respectueuse des institutions. La preuve…
Si jamais cette vague ne devait être qu’un phénomène momentané, alors je repenserais quand même au célèbre proverbe italien : Mieux vaut vivre un jour comme un lion que cent ans comme un mouton.