La politique est-elle un métier ?

Mes lectrices et mes lecteurs (toujours plus nombreux à lire mes réflexions, un grand merci à vous !) savent que mon blog n’a pas volé son nom et propose un tout autre point de vue sur différents sujets comme la politique, la société, l’actualité…

Et c’est sur la fonction de politicien que je souhaite proposer une nouvelle façon de voir les choses cette fois-ci. Mais… Pourquoi parler de tous « ces profiteurs qui s’engraissent sur le dos du système » selon certains ? Pourquoi ne pas surenchérir dans la bêtise en proposant carrément le mandat unique dans une vie, de saigner financièrement les élus en leur allouant dédaigneusement et simplement une indemnité au lance-pierre ? Ne serait-ce pas ce qu’attend le peuple en soif de vengeance et de coupables ? Eh bien selon moi, non.

D’abord, la politique est simplement humaine. Car que reproche-t-on à la politique ? Qu’il y ait du mensonge, de la duperie, du narcissisme et de la magouille ? Mais n’est-ce pas ce que l’on trouve également dans le monde des affaires, dans les entreprises, dans les associations, dans les syndicats, dans les barreaux d’avocats ? Mais où, juste ciel, pouvons-nous trouver un collectif qui soit parfait et sain ? Si vous avez une idée, n’hésitez pas à la mettre dans les commentaires mais je crains que cela ne soit vain… La seule raison qui fait que nous nous en prenions seulement aux politiques sur le plan moral est que leurs actions sont mises sous les projecteurs, et que nous ne retenons seulement qu’eux, à la différence d’un médecin ou d’un avocat qui seraient couverts par la distinction vie privée / vie professionnelle.

Maintenant que le faux débat sur la moralité de la politique chère à François Bayrou est clos, nous pouvons passer aux choses sérieuses.

Ne nous leurrons pas, la France a trop d’élus. Beaucoup trop même. Et cela est la conséquence d’un mille-feuille administratif de notre Etat unitaire à l’agonie, lequel a créé des structures plus inutiles les unes que les autres sans compétence assez importante pour justifier autant d’assemblées. Nous avons donc les conseils municipaux, les conseils communautaires, les conseils départementaux, les conseils régionaux, les députés, les sénateurs, les députés européens… Un excellent article récapitule tout ici, et fait le comparatif avec d’autres pays. Par la sortie de l’Union européenne, la fédéralisation de la France, et la réforme du Sénat (que j’imagine comme une chambre de la méritocratie réunissant tous les décorés de la République), nous pouvons très rapidement réduire considérablement ces chiffres nauséabonds. Car oui, trop d’élus tue l’importance des élus. Ils ne servent plus à grand-chose individuellement, et donc se font élire pour peu… La réduction du nombre d élus permettra subséquemment que ceux qui restent aient plus de compétences, plus de pouvoir, et donc plus d’utilité.

Autrement dit, réduire ce nombre d’élus aurait pour conséquence de concentrer les mandats sur un nombre de personnes moindre et qui devront impérativement être compétents. Or, si la politique n’est pas un métier mais simplement un moment dans sa vie où l’on se fait plaisir dans la démagogie, où l’on caresse son narcissisme et dans lequel on fait « un p’tit tour et puis s’en va » comme le chantent Alexandra Lamy et Stéphane Rousseau, pouvons-nous alors exiger de ces mêmes élus de la qualité et du résultat dans leurs mandats ?

J’ai écrit sur le jeunisme trop exacerbé en politique dans un article du 8 novembre 2022, et je maintiens ma position : gérer une collectivité territoriale ou être le porte-parole devant l’Assemblée nationale du peuple français n’est pas une chose que l’on prend à la rigolade. C’est un métier à part entière, avec des responsabilités très lourdes, des contraintes familiales dont peu de professions doivent se soumettre, avec une activité multipliée par 2 lors des campagnes électorales lorsqu’on est déjà élu… Et nous voudrions faire croire que ce n’est pas un métier ?

Confieriez-vous votre dossier à un juge qui n’est là que pour 5 ans et qui n’a fait l’objet d’aucune formation ? Après tout, la justice est rendue au nom du peuple français, alors pourquoi un magistrat devrait-il garder sa place et ne pas faire tourner son fauteuil à la population française ?

Parce qu’il est formé, il est préparé, et acquiert de l’expérience. Et je ne pense pas que l’on puisse dire qu’être élu maire (magistrat suprême) ou président de région soit moins important.

Il faut naturellement un début à tout, et lorsque nous militons dans un parti politique qui est dans l’opposition, il est difficile d’acquérir cette expérience. Toutefois, le très grand avantage de cette situation difficile est d’avoir travaillé les dossiers pour les campagnes électorales ou même pour s’opposer à la politique menée dans un groupe d’opposition : donc, d’être prêt au moment de la victoire.

Je suis en faveur d’un cumul possible sans limitation dans le temps. Ce sont les électeurs qui choisissent qui ils souhaitent dans un régime démocratique, et je préfère voter pour un maire qui a 20 ans de mandat mais qui satisfait la population, plutôt que de devoir voter pour un autre candidat par simple souci de renouvellement. Le renouvellement n’est pas un motif pour dégager de manière éhontée un élu. De par mon expérience, croyez bien que si un maire est jugé trop vieillissant, il est sorti par la population de manière autrement plus élégante qu’avec une loi inhibante. Cependant, je suis davantage réservé pour le cumul des mandats entre eux. Certains cumuls sont productifs (conseiller municipal + conseiller territorial) mais d’autres moins (maire + député). Car comment être à la fois dans la mairie, laquelle demande une attention très importante, et à Paris chaque semaine pour voter des lois qu’il faut avoir étudié longuement… Avoir deux ou trois métiers à plein temps en même temps semble compliqué, autre utilité de reconnaître le mandat politique comme un métier à part entière !

Si nous évoquons les fameuses indemnités que certains jugent trop conséquentes, je vais commencer par rappeler les chiffres. Celles et ceux qui me lisent le savent, je n’affirme jamais rien sans une étude à l’appui. Le but étant d’avancer des idées sur des bases solides, et non sur des discussions de comptoir sans fin. Par conséquent, j’invite tout le monde à jeter un œil sur ce site qui résume toutes les indemnités d’élus (ici). Le constat est le suivant : sauf à considérer ceux qui sont vraiment passionnés par le débat public, si l’on établit l’équilibre entre les faibles indemnités d’un côté, et les lourdes responsabilités accompagnées de l’opprobre jeté chaque matin sur soi de l’autre, il paraît évident que nulle personne compétente et au chaud dans ses fonctions n’ait l’envie de tout « plaquer » pour s’investir avec d’aussi faibles revenus.

D’ailleurs, je suis le plus ardent défenseur de la méritocratie dont je suis issu, mais le nivellement par le bas m’est insupportable. Ce n’est pas en incitant à faire de la politique seulement ceux qui sont en dessous du salaire moyen que nous ferons progresser les choses. Tous les citoyens doivent pouvoir être élus, quelles que soient leur condition sociale, leurs origines, leur parcours. Il faut que la politique puisse être reconnue comme un véritable métier avec des indemnités qui soient impérativement rehaussées pour les élus locaux grâce à la réduction du nombre d’entre eux. Les avantages seront nombreux, comme pouvoir à la fois limiter naturellement la corruption, mais aussi inciter quiconque à s’engager. Il n’y a aucun mal à vouloir bien gagner sa vie, surtout lorsque c’est pour servir son peuple.

En conclusion, la politique est plus qu’un métier car elle vous oblige au carré, elle vous dévoile publiquement, elle est exigeante, mais elle est noble lorsqu’elle est mise en valeur. Elle ne sera jamais considérée comme un métier traditionnel puisqu’elle dépend des électeurs, mais néanmoins, elle ne mérite pas pour autant d’être dévalorisée et critiquée à outrance.

Enfin, et cela sera le dernier point de cet article : la presse. La presse est très importante pour notre système démocratique, mais elle ne doit pas faire la pluie et le beau temps politique. Cette analyse est conforme à la sacro-sainte séparation des pouvoirs qui se voit diminuée par le « quatrième pouvoir » que sont les médias. Ainsi, les nombreuses dérives vont devoir tôt ou tard trouver des réponses appropriées que je développerai dans un prochain article, et qui permettront de faire respecter l’intégrité de celles et ceux qui s’engagent pour la France tout en garantissant les droits journalistiques.

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