
Peut-être est-ce la cuisine délicieuse, la beauté du paysage ou la gentillesse des habitants. Mais je pense surtout que c’est tout cet ensemble qui me sied beaucoup. Quoi qu’il en soit, il y a quelque chose de très attachant dans ce pays à la fois atlantique et méditerranéen. Certes, j’ai plus pour habitude de parler de politique que de voyages sur ce blog, mais n’ayez crainte je vais y venir. Cependant, je voulais d’abord évoquer cette actualité géopolitique de tensions sous un prisme plus personnel.
En effet, déjà 3 voyages me lient au royaume chérifien. Certes, les mauvaises langues aiment me rappeler que de ne pas être allé à Marrakech, haut lieu du tourisme et de la « jet set », signifierait que je ne connais pas vraiment le Maroc et que je me trompe d’endroit. Comme si la vitrine d’un pays devait être la surface incontournable pour en apprécier sa valeur, et en découvrir sa culture.
En effet, je ne pose les pieds en premier qu’au petit aéroport de Rabat/Salé, capitale du Maroc, et c’est là-bas que j’y réside lorsque j’y séjourne. Cette ville, très sous-estimée par certains Marocains eux-mêmes, regorgent pourtant de nombreux trésors pour le passionné d’histoire et d’architecture que je suis. Le mausolée, la Tour Hassan, les Oudayas, la très vieille école religieuse qui est devenue un musée aujourd’hui… Je ne saurais pas aussi bien l’expliquer qu’un reportage que je vous invite à regarder avec attention en cliquant ici.
Pour en revenir à la politique, je ne commenterais naturellement pas la politique intérieure de ce pays pour plusieurs raisons :
- Je ne suis pas Marocain, je ne vis pas dans ce pays et par conséquent je me trouve très mal placé pour donner des leçons à nos amis du Maroc.
- De plus, j’estime ne pas avoir les connaissances assez accrues (vous connaissez mon attachement pour la précision lorsque j’évoque un sujet) pour exprimer une opinion objective au maximum.
- Enfin, parce que le Maroc a suffisamment d’adversaires qui veulent sa peau ces derniers temps, dont notre président de la République actuel, et que je ne voudrais pas involontairement alimenter leur petite musique.
Pendant qu’Emmanuel Macron nous met à dos pratiquement tous nos alliés historiques, j’essaie, à mon modeste niveau, de leur dire qu’ils ont encore des amis en France.
Le Maroc, seul pays de la région à ne pas avoir basculé dans le socialisme révolutionnaire télécommandé par Moscou du temps de l’URSS, s’est fait beaucoup d’ennemis en adoptant une politique plutôt libérale économiquement, et éclairée socialement, notamment grâce au règne du père du souverain actuel, à savoir Hassan II qui avait une vision très stratégique et très passionnelle de la politique. Naturellement, le Maroc a su conserver de belles valeurs traditionnelles (respect de la famille, fidélité à son roi et à la religion), mais sans en faire un cheval de bataille contre d’autres populations. Aimer son pays et son identité tout en aimant découvrir celle des autres, n’est-ce pas ce qu’il nous faudrait en France chers lecteurs ?
Pour évoquer désormais ce qui semble une actualité, mais qui est en fait un vieux refrain répété depuis 1962 et la guerre des sables où, l’Algérie fraîchement indépendante, attaqua le Maroc de manière peu glorieuse après que celle-ci l’ait aidée, il y a un risque de conflit armé dangereusement prévisible. Connaissant les sensibilités qui peuvent naître de ce genre de situations, je signale à mes lectrices et à mes lecteurs attachés à l’Algérie pour diverses raisons que je ne fais pas l’amalgame entre le gouvernement algérien et son peuple. Et je trouve cela bien quand Macron travaille à de meilleures relations avec l’Algérie, mais pas à n’importe quel prix ! Et encore moins sur le dos de nos alliés.
Le Maroc, comme lorsque nous Français avons chéri tant d’année la cause de l’Alsace française, a le Sahara occidental dans le cœur pour des raisons historiques, culturelles et politiques. Et cela se respecte, car déjà plusieurs siècles démontrent que le Maroc est présent dans ce territoire et dire le contraire serait simplement affirmer que l’histoire n’a pas d’importance. Le grotesque ayant ses limites, j’invite ceux qui ne seraient pas convaincus ou simplement celles et ceux qui ne connaissent pas ce sujet à faire leurs recherches ou à lire directement un article qui résume les preuves de la marocanité du Sahara occidental ici-même : article.
En outre, le Maroc est notre allié traditionnel, nos présidents font la bise aux rois du Maroc lorsqu’ils se rencontrent. J’ai même envie de faire ce que certains appelleraient une vue de l’esprit, mais de par nos rapports intimement liés, je voudrais parler de relations fraternelles. Tant de Marocains et de Français se côtoient, se lient d’amitié, et se marient aussi, parfois. Ce genre de liens précieux avec un pays étranger ne sont pas assez fréquents pour le se permettre le luxe de les vendre sur l’autel d’un besoin éphémère et hypothétique de certaines ressources naturelles avec la complicité évidente de l’infâme Union européenne que je dénonce depuis des années et qui démontre, une fois de plus, son caractère malfaisant. L’Italie, qui entretient de bonnes relations amicales avec l’Algérie, n’a pas ce que Jacques Lanzmann aurait appelé « retourné sa veste » en sacrifiant une amitié pour une autre. De plus, la France a justement une vocation d’union de par son passé historique dans cette région, ou alors d’abstention si elle se sent impuissante, mais elle ne doit en aucun cas s’abaisser à jouer les agences de courtage pour pays en guerre. Charles de Gaulle parlait, dans une formule qui me touche beaucoup, de la « majesté de la France ». La France n’est pas un pays lambda, elle fait partie des plus grandes civilisations mondiales avec l’Italie, la Chine, la Russie, la Grèce, mais aussi le Maroc, et elle a un devoir de grandeur. Elle n’a pas à s’abaisser aux mesquineries ni aux recherches de querelles infondées.
L’autre miracle marocain est sa façon d’unir son peuple dans la diversité religieuse. Mohamed 5, grand-père du roi actuel (Mohamed 6), a su faire ce que hélas Philippe Pétain n’a ni su, ni voulu faire : unir son peuple et le protéger quand même « seulement » une minorité se faisait agresser : la minorité juive en l’occurrence. Au Maroc, la religion d’Etat est l’Islam mais le roi, Commandeur des croyants, a pour mission spirituelle de protéger les minorités. Seul un roi non élu et dont la respectabilité émane d’ailleurs que de la politique peut permettre cette prouesse. Un président de la République n’est jamais qu’un élu d’un camp contre un autre, ne l’oublions pas. La France possède son pouvoir représentatif, mais est orpheline de son pouvoir mystique qui incarnerait sa grande histoire, sa culture, son patrimoine… Je suis d’ailleurs souvent ému de voir des Marocains de confession juive dire leur amour de la patrie, pendant que la France demande de choisir entre Dieu et sa carte d’identité. Quelle belle bande de mastres avons-nous en France politiquement parlant… Je gage qu’un jour une nouvelle génération politique fera que les Français juifs, musulmans et même chrétiens (oui, eux aussi se font exclure de plus en plus) parlent ainsi de la France, en additionnant leur foi à leur nationalité, et non en étant sommés de devoir en privilégier une. Les Français athées ont le droit d’avoir voix au chapitre, mais ils n’ont en aucun cas le droit de nous imposer leur dogme monolithique.
Alors vive l’amitié franco-marocaine, n’hésitez pas à découvrir ce beau pays avec respect et curiosité, et je vous promets que vous ne voudrez plus repartir !

Mohamed V, Compagnon de la Libération

Hassan II
« Lorsqu’un juif s’expatrie, le Maroc perd un citoyen, mais il gagne un Ambassadeur !«